Le marché d’Ajarra

 
 

En Afrique, les marchés sont quasi permanents.

On s’y rend presque tous les jours pour acheter ou pour vendre ses produits.

Le faible nombre de réfrigérateurs électriques ou même à gaz et la quantité réduite de  numéraire interdisent  de faire des achats pour plusieurs jours.

A la campagne, les paysans vendent tous les jours leur production pour acheter ensuite ce dont ils ont besoin. Le troc existe bien sûr toujours et se pratique pour les objets les plus divers : animaux vivants contre pot d'échappement de moto par exemple ou contre un smartphone.

Adjarra se situe au Nord est de Porto Novo et présente un grand marché auquel nous nous sommes rendus.


Les prises de vue ont été réalisées pour la plupart à l’insu des gens, seule solution pour conserver de la spontanéité et ne pas avoir à négocier à chaque fois un petit achat en compensation.



Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8, 180 mm f:2,8.



 

Ce marché est très riche, on y trouve toutes sortes de produits frais.


A propos du «Produire local»


Ce fut aussi l’occasion d’un débat intéressant sur le «produire local» sur lequel nous  sommes un peu omnibulés en Europe. Pour nous, c’est-à-dire dans les pays riches, c’est presque devenu un luxe. Pour les pays pauvres (rappelons que le revenu moyen au Bénin s'établit à 850 $/an, soit environ 60 €/mois), le «consommer local» est une obligation. Mais à l’inverse, les populations voudraient bien disposer de produits lointains ou étrangers. Un exemple parmi dautres : le pays s’étendant sur presque 850 km de sud au nord, certaines denrées, comme les ananas, produits au sud doivent bien voyager pour satisfaire les gens du nord.

En revanche, le riz est importé d’Asie, la production locale ne suffit pas, ni en quantité, ni en qualité car il n’est pas blanc et «pur», d’où sa mauvaise réputation pour les consommateurs, et son coût plus élevé.

Malgré toutes ces difficulités, le Bénin est presque auto-suffisant pour les productions alimentaires, ce qui est déjà une chance.


Enfin, il ne faut oublier que pour tous ces pays l’exportation (et le tourisme) constituent leur seul moyen de faire rentrer des devises grâce auxquelles ils peuvent acheter des produits manufacturés qu’ils ne fabriquent pas, comme les lunettes, les motos, les vélos, les voitures et surtout les smartphones et les ordinateurs…

Comme on le voit la problématique du «consommer local», telle qu’elle présentée chez nous est simpliste. Lorsqu’elle veut éviter le gaspillage dénoncé par les émissions de télé, elle peut se justifier, sinon, quand elle prône le «chacun chez soi», elle ne tient pas compte des réalités et des besoins des populations.

C’est aussi ce qui explique que certains pays comme la Côte d’Ivoire aient adopté des stratégies de filière et se soient spécialisés sur le café, ce qui est a priori une bonne idée. Tout en rendant le pays tributaire des aléas des cours internationaux et de la fixation des prix par les grands acheteurs…


Après le marché, Pascal, notre guide nous a emmenés dans un petit village en faisant comme si nous rentrions des courses. Ce qui nous a permis d’emprunter en pirogue la rivière noire à l’aller et au retour.



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