Une première famille Peule

 
 

Les Peuls sont un peuple d’éleveurs  

aux origines très anciennes.

Certains sont devenus semi-sédentaires, d’autres demeurent des nomades (ils préfèrent dire des transhumants puisqu’ils pratiquent la transhumance des troupeaux). Ces derniers ont plus de difficultés avec les populations locales dont leurs troupeaux de bovins traversent les propriétés.

Beaucoup d’entre eux se regroupent autour de Djougou, mais nous sommes allés rendre visite à deux familles au nord ouest de Tanguietta à une cinquantaine de kilomètres du Togo et une soixantaine du Burkina Fasso.




L’origine du peuple Peul  - on écrit aussi Peulh à l’ancienne - qui possède une langue particulière que notre accompagnateur Achille ne comprenait pas, mais que bien sûr notre guide Benoit pratiquait couramment est encore aujourd’hui controversée par les sopécialistes.

Selon certaines traditions orales, les Peuls seraient originaires de l’Egypte antique, voire des coptes et certains d’entre eux seraient aussi juifs…

Les «Peuls noirs» sont musulmans, mais les «Peuls rouges» sont restés animistes.

Bref, difficile de s’y retrouver. Seules des études en cours sur leur ADN pourrait permettre de trancher.

Si la situation des Peuls dans d’autres pays africains est ou a été difficile (surtout en Guinée sous Sékou Touré), au Bénin, la cohabitation paraît bonne dans l’ensemble. Le pays a accueilli les «Peuls noirs» sans problème particulier parmi ses 46 ethnies - hormis des questions de voisinage, de chapardage et de partage des terres.

Cependant, ce calme peut être rompu à tout moment :  au début 2018, des heurts ont eu lieu à une cinquantaine de kilomètres de là où nous étions, vers la frontière togolaise avec cinq morts  et 1500 Peuls déplacés à titre de précaution (source : Préfecture de l’Atacora).

 

Les Peuls sont réputés farouches ou insoumis, ils ne se mélangent pas aux autres populations et certains sont accusés de rapines comme c’est souvent le cas avec les nomades dans tous les pays…

Au Bénin, ils sont assez peu nombreux alors qu’on en recense 40 millions dans toute l’Afrique dont 16 millions rien qu’au Nigéria.


La première famille que nous sommes allés voir a été très accueillante en acceptant de discuter longuement avec nous et d'échanger sur les techniques agricioles.




Ainsi, il faut savoir qu’une «bonne famille» comme disent les paysans, entretient des troupeaux d’une cinquantaine de bovins, quelques moutons et beaucoup de chèvres.

Une partie des vaches  et des bœufs ne leur appartiennent pas. Leurs propriétaires les leur confient pour l'engraissage. Et cette famille étant particulièrement honnête d’après ce que l’on nous a déclaré, rencontre beaucoup de succès.




En réponse à nos questions, le patron nous a dit penser à accroitre son cheptel pour établir ses enfants. Les animaux peuvent paître toute l’année, donc il n’a pas besoin de fourrage à stocker ni d’étables, ce qui facilite considérablement la vie. Il n’a pas de problème de voisinage car il a une bonne réputation à laquelle il tient beaucoup en gardant soigneusement ses bêtes et en ne les laissant pas divaguer.

 

Il vit de l’engraissage, de la vente de quelques veaux et du fromage.

La basse cour et les moutons varient l'ordinaire. Les chèvres ne sont pas traites, on n’exploite pas leur lait pour faire du fromage ; elles ne sont là pour les sacrifices et la viande. Sur les terres qu’il occupe, il peut faire un peu de culture de maïs et de manioc mais il achète aussi au marché ce dont il a besoin.


Nous avons aussi discuté avec Benoit du fait que la famille ne recourt pas aux engrais car pour lui, les bouses de vaches seraient censées amender toutes seules la terre. Nous avons lui  quand même indiqué que pour obtenir un bon rendement et améliorer les sols, le fumier de bouse de vache et de paille que l’on épand reste la meilleure solution, mais comment faire du fumier sans paille ?

La réponse est à chercher du côté des agronomnes, sans se laisser trop influencer par une  forme récente de pensée occidentale diffusée d’activistes anti engrais chimiques qui vivent confortablement en situation d’abondance alimentaire et de confort de vie…


Le patron de cette ferme nous a dit ne pas de besoins importants en termes d'équipements agricoles et le machinisme serait inutile pour un éleveur transhumant.

Pour ses déplacements, il dispose de sa moto comme beaucoup.

Tout au long de ce dialogue, notre fermier s’est montré très intéressé par ce que nous lui disions sur le fumier ou les chèvres.

Sa femme était superbement habillée. Il parait que les Peules sont coquettes, c’est le moins que l’on puisse dire.

Les enfants étaient un peu craintifs au départ et plus proches ensuite.

Le patron possédait son téléphone et il a beaucoup apprécié le smartphone qu’Achille lui a prêté pour nous photographier.
Nos adieux furent empreints d'une certaine émotion, comme celle de vieux amis.







Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8.



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