Je remercie très chaleureusement ces étudiants venant du Bénin, du Burundi, du Burkina Faso, des Comores, du Congo,de Côte d’Ivoire, du Mali, du Rwanda, Sénégal et du Togo pour ce qu’ils m’ont appris. Merci aussi à l’université Léopold Sedhar Senghor d’Alexandrie. Un reportage est en ligne sur Flickr pour celles ou ceux qui serraient intéressés.
Ci-dessous, le bureau qui m’avait été affecté : une splendide vue sur la baie d’Alexandrie…
Alexandrie est une ville très contrastée dont je n’ai pu saisir que le côté marchand et populaire. J’étais hébergé dans un bel hôtel, le Métropole (datant de 1902), un ancien palace un peu défraichi, situé en plein centre, ce qui permettait de profiter au mieux de toute l'animation jusqu’à une heure avancée de la nuit et de bien attendre les klaxons qui ne semblent se calmer qu’entre 2H et 6H du matin… Sans compter les haut-parleurs qui diffusaient l’appel à la prière vers 5H… Voici un extrait sonore de 2 minutes qui vous mettra de suite dans l’ambiance, vous pouvez le laisser pendant la lecture de la suite…
En arpentant les rues entre l’université et l’hôtel, il fut finalement assez facile de capter l’atmosphère très particulière de la ville. Très différente du Caire, ne serait-ce que par la présence de femmes aux terrasses des cafés, buvant ou parfois même fumant la chicha.
Etrange ambiance faite de bonhomie, d’une certaine bonne humeur, sans aller jusqu’à dire joie de vivre. On quitte cette ville avec la satisfaction d’aller retrouver le calme et une certaine nostalgie de l’hyperactivité de son centre.
Comme dans beaucoup de pays en développement (peut-on dire autre chose de l’Egypte ?), il semble y avoir assez peu de représentants des classes moyennes. Les riches et les pauvres se côtoient sans se mélanger. L'observation des étalages m’a fait remarquer que même pour les produits de consommation courants il y a peu de production locale. Ceci est évidemment à vérifier. Mais, pour les chaussures, par exemple, j’ai fait des statistiques «sauvages» : même les modèles de bas de gamme (en exceptant donc Nike et Adidas) paraissent étrangers, du moins à en croire les marques jamais indiquées en arabe.
Le soir, les marchands ambulants envahissent les rues et proposent leurs produits à une foule innombrable. La concurrence est rude et les marchandages âpres.
Les vitrines offrent parfois des scènes cocasses avec des vêtement typiquement occidentaux que les femmes d'Alexandrie regardent avec un certain intérêt. Les mannequins sont de type clairement occidental, ce qui confère un peu d’étrangeté en plus. Les symboles américains demeurent très nombreux, depuis les jeans universellement portés, y compris bien délavés ou déchirés jusqu’au drapeaux et aux productions de Walt Disney…
Dès mes premiers contacts avec l’Egypte la problématique est posée : conflit (à voir ?), tension, à tout le moins ambiguïté entre la tradition locale, le poids permanent de la religion et la modernité de l’habillement, des téléphones cellulaires, et même des derniers smartphones. Comment les concilier ? Le faut-il ? La modernité occidentale, en passant par le règne des objets finira-t-elle par bouleverser les modes de vie traditionnels ? C’est sûrement cette angoisse qui entraîne les attitudes de frilosité, de crainte existentielle, et dans les cas les plus violents de repli sur soi, de fondamentalisme et d’intégrisme…
Matériel : Nikon D3S, zoom 14-24 mm f:2,8 et autres optiques Nikon f:2,8/180 mm, f:1,4/50 mm, f:2,8/105 mm, f:1,4/35 mm.