Les cimetières habités constituent un phénomène connu au Caire.

Derrière cette appellation, il faut dire que je m’attendais à tout autre chose. Je voyais des habitations sommaires entre des rangées de tombes et j’avais la ferme intention de ramener un reportage original et fort…

En fait, l’appellation est un peu biaisée. Par cimetière, il faut entendre grandes sépultures et mausolées. depuis des siècles, les sultans et les personnes fortunées se faisaient enterrer dans de grands bâtiments tout autour de la ville.


Au fil du développement du Caire, ces espaces ont été progressivement absorbés. Autrefois à la périphérie, ils se sont retrouvés proches du centre. Offrant de vastes espaces non urbanisés, il est arrivé ce à quoi on pouvait s’attendre : l’occupation totalement anarchiques de ceux ci… Des familles se sont installées dans les mausolées, soit en les squattant purement et simplement, soit en payant un loyer aux ayants-droits et en s’occupant de l’entretien courant. Quelques accès routiers ont même été aménagés. On y voit des écoliers se rendre à leur école et des jeunes s’y promener. La fréquentation est déconseillée la nuit mais nous n’avons vu nulle agressivité.

Autrement dit, impossible de faire des photos chocs comme je me l’étais imaginé !

Je laisse néanmoins ce reportage pour sa valeur documentaire à défaut d’autre chose !

Les solutions seraient très compliquées à mettre en œuvre : déplacement des sépultures, travaux de voirie, adduction d’eau et réseaux, interdiction d’y habiter et remise en état des sépultures ?

Le Caire a d’autres problèmes encore plus urgents et graves à régler, et celui ci n’en est qu’un de petite importance. Ce qui signifie qu’il risque de durer…



Matériel : Nikon D3S, zoom 14-24 mm f:2,8 et autres optiques Nikon f:2,8/180 mm, f:1,4/50 mm, f:2,8/105 mm, f:1,4/35 mm.




 
Les Cimetières habités