La Nubie entra tôt dans l’enpire égyptien tout en cultivant ses différences. Ne serait-ce que la couleur de peau de ses habitants qui ont certains traits africainbs par la couleur de la peau, mais pas les narine sou d’autres caractéristiques? Tous les Nubiens rencontrés nous ont signalé cette spécificité.
Nous avons appris qu’il avait existé des alternatives au grand barrage d'Assouan. Rappelons que 95 % de l’eau égyptienne vient du Nil. Entre 1987, Boutros Boutros-Ghali, ministre des affaires étrangères de Sadate déclara que «la prochaine guerre dans la région serait sur les eaux du Nil».
Entre la première et la seconde cataracte, la basse Nubie a été immergée par le lac. Des centaines de milliers d’habitants ont été déplacés. On aurait pu faire des barrages successifs plutôt qu’un seul qui remontait le niveau de celui construit part les Anglais en 1902 qui avait été plus doux pour l'environnement. L’Etat du Tennessee aurait emprunté cette voie, s’inscrivant dans le barrage de 1902. Difficile d’en juger aujourd’hui sans être spécialistes. Les Nubiens avec qui nous en avons parlé semblent pencher pour une appréciation favorable, les avantages économiques l’ayant emporté sur les inconvénients écologiques et surtout psychologiques et culturels. Yasser, notre guide nous fit découvrir que les Nubiens voulaient continuer à vivre près de l'eau, c’est pourquoi ils boudèrent les immeubles que le gouvernement leur avait construits.
Quant au plan géopolitique ou géo stratégique d’un chantier qui dura de 1956 à 1971 pour avoir une réserve de deux fois le débit annuel du fleuve., l’appréciation est encore plus compliquée. certains vont jusqu’à dire que c’est le refus des occidentaux - essentiellement les Américains - de financer le barrage qui entraîna la nationalisation du canal de Suez et la prise de contrôle par les Soviétiques. Mais, deux ans après le démarrage du projet (et les Anglais et le Français hors course) les Américains voulurent revenir dans l’affaire. Un bon article explique assez bien tout ceci.
Ce lac, long de 500 km, qui remonte en Ethiopie fut un projet gigantesque. Le voyageur actuel est étonné d’entendre parler de projet de mise en valeur des terres alentour alors que le barrage va avoir 60 ans. De fait, les mises en valeur semblent très limitées ce qui est étrange. Il y avait là une mine de richesses agricoles. pourquoi ne pas l’avoir exploitée depuis si longtemps. Certes, les eaux présentent une relative salinité, mais est-ce un obstacle ? Dans un pays qui n’a que 44% d'autosuffisance alimentaire, la question est cruciale…
Quoi qu’il en soit, le village nubien que nous avons visité présentait un témoignage sur le mode de vie traditionnel, de manière un tantinet touristique peut-être, mais il faut bien vivre et à part le tourisme, il n’y a guère de ressources.
Matériel : Nikon D3S, zoom 14-24 mm f:2,8 et autres optiques Nikon f:2,8/180 mm, f:1,4/50 mm, f:2,8/105 mm, f:1,4/35 mm.