Les premières amours
Les premières amours
Le rêve de mon adolescence a un nom : Edixa.
Après m'être fait les dents sur un Browny Flash (!) et le Lumière 6,5X11 cm de mon père, j’ai passé des années à rêver d’un réflex. A l’époque, les reflex représentaient l'innovation absolue. Et mon côté recherche du meilleur se manifestait sans doute déjà.
Le nikon F (1959) était trop cher pour moi.
Face à cette concurrence, l’Edixa brillait de tous ses feux : fabrication allemande, prix acceptable, multi accessoires, belles optiques en 42 mm à vis, etc.
J'ai attendu cet appareil presque trois longues années. A chaque bon résultat scolaire, mon père me donnait un peu d'argent à mettre de côté. Si les notes n'étaient pas à la hauteur des objectifs, je devais rembourser. Ce fut un système de motivation simple et efficace !!
Cet appareil fut acheté chez Grenier Natkin à Paris. J’avais 13 ans je crois.
Il était vraiment fabuleux. Tout était démontable, le capuchon ou le prisme en toit, le verre de visée, les objectifs et beaucoup de petits accessoires. Le miroir était à retour rapide, contrairement aux Exaktas. L'optique standard était l’excellent Steinheil f:1,9/55 mm macro, aujourd’hui très coté, permettant de réaliser des macrophotos. Au fil des années, s'y ajoutèrent une cellule photo électrique de mesure de la lumière (une Lunasix 3), deux Schneider f:2,8/35 mm, et f:2,8/135 mm et un Taïr russe f:4,5/300 mm !
Ce qui est amusant à constater du point de vue de l'évolution des technologies, c'est que ces vieux boîtiers comme l'Edixa et le Nikon F offraient la visée à hauteur de poitrine, à la manière des 6X6 ou des 4,5X6. Le Coolpix 990 des années 2000 et les appareils de cette famille ont retrouvé ceci grâce au système de visée indépendant du corps de l'objectif, la photo ci dessous illustre la filiation entre deux appareils qu'une quarantaine d'années séparent ! :
A droite, on observe le cadre de l'image directement sur le dépoli (avec une inversion gauche/droite) : l'image est parfaitement lisible et claire malgré le contre jour (objectif Steinheil MacroQuinon f:1,8/55 mm). A gauche, le coolpix 990 montre une image semblable sur son écran LCD (bien que moins nette et un peu voilée à cause du contre jour très violent !). A son avantage, l'affichage des conditions de prise de vue (1/125 à f:7.6) qu'offrent les boitiers modernes.
Conclusion : les fonctions intelligentes sont tôt ou tard reprises dans les meilleures évolutions technologiques.
Quelques photos des années 1960 à l’Edixa…
Voici un petit florilège de diapos des années 60, scannées en 2700 DPI.
Dans ces années, j’avais entre 15 et 20 ans.
Des champignons en contre plongée :
Une fleur de lys sur Diadirect, la merveilleuse pellicule inversible N&B :
Une fleur de pissenlit à contre jour :
Un effet de grand angle, alors très à la mode :
Une composition N&B :
N&B en foret :
Des ambiances sur les berges de la Seine :
Et, enfin, une scène de rue (on ne disait pas encore street view) Le Café de la Paix, à Paris, place de l’Opéra en Ferrania :
Et un portrait pour finir (en Kodacolor):
Le livre dans lequel j’ai presque tout appris de la photographie :
Jean Roubier, La photographie et le cinéma d’amateur.
Merci à l’auteur !
Le projecteur de diapos
Les projections se font sur un Leitz Pradovit Color 250, équipé de son fameux objectif Colorplan f:2,5/90 mm : une merveille malgré son âge (plus de 30 ans !!) : puissance, résolution, qualité des couleurs, fidélité et finesse des détails…
Bien sur, c’est pratique pour les DVD, mais pour les diapos, quel gouffre par rapport au Pradovit. Aucune définition comparativement aux diapos.
La magie des diapositives
Hélas, en 2010, Kodak l’a abandonné et en 2012, Kodak n’existe plus pour la photo. Destinée tragique d’une belle et grande entreprise
Un truc extraordinaire et tout simple à faire : repiquer des vieilles photos de famille N&B (souvent en assez grand format) et les projeter en 2,5 m de base. Les portaits vous "prennent aux tripes". Il y avait tellement de micro-informations dans ces clichés, insuffisamment exploitées par les tirages.
Un autre truc, déjà souligné plus haut : réaliser des séquences de réalité virtuelle panoramique (QuickTime VR, Apple) à partir de kodachromse numérisées en très haute résolution (scanner Nikon). C'est extraordinaire. Pour voir des merveilles sur ce qu'on fait en QuickTime, voir le site de Denis Gliksman ou un site sur les Alpes (par exemple, un 360° du haut du Mont Blanc !!!). Comme indiqué ci dessus, je le pratique depuis 2001 avec le Coolpix qui offre une résolution suffisante vu que l'on monte une douzaine de vues bout à bout pour recréer un panorama sur 360°.
Un dernier rappel pour les sceptiques : une dia 24X36 représente environ 64 millions de pixels sur une bonne émulsion. L'argentique enregistre énormément d'informations. C'est comme en son, ce qui compte, c'est la source !! La preuve, Hasselblad a sorti en 2005 un dos numérique avec 22 millions de pixels (en 6X6 cm). En 2008, les 20 ou 24 millions de pixels apparaissent en 24X36 et les 38/42 millions en 6X6. Le moment où le numérique aura définitivement égalé l'argentique est désormais très proche.
Reste le problème de la projection : aucun vidéoprojecteur actuel n'est en mesure de rivaliser avec un projecteur de diapositives. Il faudra sûrement attendre encore longtemps vu la petitesse du marché ! Les vidéoprojecteurs "4K" destinés à remplacer la haute définition (qui n'est même pas encore établie…) sont susceptibles de rivaliser avec les projeceturs de diapos. Mais pour le moment, les tarifs sont totalement prohibitifs (plus de 100 000 €).
Voici une petite comparaison d’une projection par les deux technologies :
Les années Canon
Après l’Edixa, j’ai eu aussi des Canon.
Pour commencer, un magnifique F1 que j'ai gardé plus de 20 ans et un T90 avec leurs objectifs, 1.4:50 mm, 2.8:24 mm, 2.8:35 TS à décentrement et bascule, 2.5:90 mm, 2.8:135, 4.5:300 mm, un soufflet pour la macro, etc.
En 1995, j'ai tout vendu parce que Canon avait changé de baïonnette en abandonnant ses clients équipés en non autofocus. Ma réaction a été radicale. J'étais fidèle à cette marque. Elle m'a trompé.
Je l'ai définitivement abandonnée.
L’ECPA
Oserai-je dire que j'ai fait mon service national à l'ECPA (Etablissement de cinéma et de photographie des Armée) au fort d'Ivry à côté de Paris en tant que réalisateur multmédia.
Je m'y suis bien amusé et fait des choses passionnantes.
Ci dessous, une synchronisation de 6 projecteurs sur Simda : un exercice incroyablement difficile : il fallait utiliser 3 tirettes commandant les fondus enchaînés des projecteurs en synchronisme total avec la bande son ! A la moindre erreur de syncro, on recommançait tout. Mon patron de l'époque, Guy Orgeron me faisait une totale confiance. Au final, d'excellents souvenirs de mon service national…
Sur l'autre vue, la réalisation d'un mixage à l'aide de plusieurs magnétophones, un Uher Royal de Luxe à gauche et des Revox A77.
Avec le diaporama, la créativité pouvait tout de suite s'exprimer, bien plus facilement qu'en cinéma ou en vidéo que j'ai pratiqués l'un comme l'autre aussi.
Enfin, pour voir de belles photos, n'oubliez pas le site du magazine Photo ou le site internet des photographes. Et une liste américaine des sites et des galeries Topsitelist ou Itis ou encore les DVD d'Arte ou, pour la photo la plus contemporaine, la revue numérique Purpose.
Quelques photos des années 1970 au Canon F1…
Les optiques sont indiquées plus haut.
Mon gros télé était le Taïr, f:4,5/300 mm.
De L’ EDIXA Mat reflex D au Canon F1