Les sites de Jean-Luc Michel

LA REGLE A CALCUL



Ce chronographe "Cosmonaute - Chrono-Matic" Navitimer possède un  cadran 24 heures, ce qui est déjà assez perturbant. Mais, le plsu intéressant tient à sa règle à calcul circulaire permettant de faire très rapidement des petits calculs (cliquer pour agrandir).
















Ainsi, sur la photo ci dessus, on peut étalonner instantanément le compteur de vitesse d'une voiture sur une autoroute (allemande évidemment !).

On déclenche le chrono au passage d'une borne. On le stoppe à la suivante. La trotteuse indique par exemple 24 secondes (sur la photo, elle a été remise à zéro). On a donc fait 1 km en 24 secondes.

Quelle est la vitesse en km/h ?

En faisant tourner la lunette circulaire crantée, on reporte le 60 rouge (en bas à gauche du cadran sur le cliché) en face de 24 (sur l'échelle NOIRE, à hauteur du gros 14 jaune vert et de la grande aiguille : il était presque15h35 au moment où le cliché a été pris…).

La vitesse en Km/H est instantanément indiquée en HAUT (au dessus de 24 et de MPH) : 15, soit 150 km/h chrono !! (on peut aussi diviser 3600 par 24, mais de tête, ce n'est pas évident). En principe le compteur (toujours "optimiste") indique 155, voire 160 !!). On connaît ainsi très facilement la marge d'erreur entre l'affichage et la réalité.

Naturellement, on peut faire d'autres types de calcul : moyennes, distance restante, autonomie, vitesse par seconde (très utile pour prendre conscience du danger, ainsi 150 km/h correspond à presque 42 m par seconde !!).


Site calcul en horlogerie



LES AUTRES MODELES


Il faut le dire, ma préférence pour le cadran 24 heures tenait aussi à marquer une certaine originalité et à obliger à sortir de ses habitudes. J'adorais voir les gens chercher à lire l’heure quand ils étaient proches de moi. Parfois, certains s’enhardissait à me demander des explications sur cette curieuse montre. J’adorais leur expliquer que l’origine en était attribuée aux armateurs vénitiens qui poquaient ainsi imaginer le périple des navires qu’ils envoyaient sillonné le monde.

C’est en effet un autre avantage pour les voyageurs. On se cale sur l’heure GMT et on obtient celles de tous les lieux désirés. Certes, c’est moins facile que les montres GMT comme Oméga, Rolex ou d’autres.

Ce chrono fut curieusement appelé « cosmonaute » par le marketing de Breitling alors qu’ils s’enorgueillissaient de dire qu’il avait été une (seule) fois dans l’espace au bras de l’astronaute Scott Carpenter, sixième homme dans l'espace pour trois tours de la Terre en cinq heures de vol. Pourquoi avoir choisi la dénomination des Russes plutôt que celle des Américains ? En Europe on parle de Spationautes. A l’époque, j’en étais un peu surpris. Il se peut que la raison tienne au fait que Bulova, le concurrent américain malheureux d'Oméga lors des tests de la NASA avait nommé la sienne "Astronaut", et que le mot soit réservé ?

Les sites horlogers détaillent t les mouvements qui animent ces chronos. Le mien est équipé d’un classique mouvement ETA, ce qui explique cette étrangeté du remontoir placé à droite, à 9 heures et pas en position normale à 3 heures.

Voici les Navitimer de l'époque et une reprise moderne :



































Et la Yéma ?


L'achat de ce chrono fut l'occasion d'inverser avec humour une coutume bien classique : je saisis l'occasion de l'achat du Navitimer pour offrir la Yéma à mon père qui la garda jusqu'à la fin de ses jours. Belle histoire de transmission à l'envers de ce que l'on dit d'habitude…

  














Le Navitimer Cosmonaute de Breitling

POURQUOI

BREITLING ?



Entre 15 et 25 ans, je fus très heureux de ma montre Yema et ne songeai pas du tout à la remplacer : mes priorités de loisirs étaient ailleurs, essentiellement vers la photographie ou la Haute Fidélité, ce que je raconte par ailleurs dans d'autres sites.

A partir de mes 24 ans, une pression affectueuse commença à s’exercer sur moi en me sondant sur mes désirs pour le grand anniversaire de mes 25 ans que mes parents et ma compagne voulaient célébrer dignement.

L’itinéraire fléché, rêvé depuis longtemps par ma Maman, était de m’offrir une belle chevalière en or à l’identique de celle que portait mon père depuis ses 25 ans…

Dès lors, la question essentielle devint pour moi : comment réorienter cette louable et généreuse intention vers quelque chose qui me plairait davantage, de l’ordre des objets techniques et pas des bijoux, mais, bien sur sans prendre le risque de vexer la famille ?

On aurait pu penser à un appareil photo, mais d’une part, j’en avais déjà un, très beau (un magnifique Canon F1 pour les connaisseurs) ou de la Haute Fidélité, mais là aussi c’était déjà fait.

En plus, il fallait que le cadeau ait une valeur intemporelle pour ne pas dire éternelle. Un appareil photo, on sait qu’il faudrait le remplacer au bout de dix ou quinze ans (aujourd’hui, c’est plutôt de deux à cinq ans…).

Résumons : un objet durable pour satisfaire la valeur souvenir attachée au cadeau, un « objet qui reste » comme on le disait, et en même temps un objet technique. Exprimé ainsi, le cahier des charges s’éclaircit considérablement, surtout si l’on accepte l’idée assez commune que les montres sont les seuls bijoux des hommes.

C’était gagné pour une montre.  Mais laquelle ?

C’est là où le hasard des fréquentations et la publicité se rencontrèrent : Mon père avait retrouvé un vieux copain de son école de la rue Saint Merri dans le 1er arrondissement de Paris, qui était devenu directeur techniques des pointes Bic. Son titre de gloire avait été de concevoir la technique d’usinage des billes en carbure de tungstène des fameux stylos, pour qu’elles demeurassent parfaitement sphériques et résistent à l’écriture et aux chocs sans jamais occasionner de fuite. C’est dire ce que fut l’ingéniosité de Robert Baudin qui donna une avance considérable au baron Bich, le fondateur de Bic. Il faisait de la photo, moi aussi ; il pratiquait la pêche en mer au gros (ce dont je rêvais adolescent), bref, il avait une certaine influence sur moi. Et il s’était offert, peut-être pour fêter ses succès professionnels, un chronographe Breitling Navitimer qui me fascinait.  

A l’époque Breitling passait de la publicité dans la revue Science et Vie (que je lis toujours !). Les annonces étaient très orientée sur l’aviation (et je rêvais justement de piloter un avion). Les textes mettaient l’accent sur l’utilité de ces chronos pour les pilotes, en particulier la puissance de la règle à calcul circulaire permettant de trouver sa vitesse ou son altitude, ses réserves de carburant, sa consommation, etc.

Dès lors, le choix était presque acquis. Je connaissais aussi Rolex, mais je ne pouvais m’identifier à cette marque à l’époque assez orientée vers le yachting et pas l’aviation. Dans ma sphère culturelle, les autres  marques de très grand luxe comme Bréguet, Cartier, Patek Philippe étaient totalement inconnues.

Pour une raison que je ne m’explique pas totalement, j’étais passé à côté d’Oméga et de sa déjà célèbre Speedmaster alors que l’espace me passionnait. Il faut dire que les publicités d’Oméga ne passaient jamais dans la presse que je lisais, comme Science et Vie déjà citée ou Science et Avenir, et c’est bien dommage. Ce fut un rendez vous raté pendant 40 années…

Le choix de Breitling tient aussi à une autre raison, certainement liée à ma personnalité : la plupart des montres de ces années là étaient de petite taille, dans les 32 à 36 mm de diamètre et Breitling faisait  des montres à contre courant. Ce qui allait à merveille avec mon esprit déjà fortement anticonformiste, du genre à porter les cheveux courts quand la mode étaient aux cheveux longs et les laisser pousser ensuite.

Après avoir lu quelques articles sur Breitling, être allé en voir chez des  horlogers, le choix était acquis sur la marque.

Encore fallait-il choisir le modèle. En gros, le Navitimer existait en seulement deux familles : le modèle classique qui se déclinait en versions acier, or, or et acier avec des bracelets différents et un modèle avec cadran à 24 heures, dit Cosmonaute.

En plus, cet énorme chrono était à remontage automatique et comme ma Yema l’était déjà, je n’avais pas envie de remonter une montre tous les jours (cela m’apparaissait même un peu ringard avouons le, j'ai changé depuis).

Il restait un dernier petit problème : le prix.

Touts la famille s’y mit. En premier lieu mes parents et celle qui allait devenir deux plus tard mon épouse, mais aussi ses grands parents, mes parrains et marraine, des amis, etc. Et je crois même qu’il fallut une petite rallonge. Nous étions jeunes profs et ne gagnions pas des fortunes.

Finalement, j’en passai la commande chez un petit horloger vers la place de la République, plus proche de chez moi que les magasins de luxe.

Il fallut un long moment pour que la belle  arrive, car c’était une commande  spéciale très peu vendue en France (en fait presque un bide commercial).

Ce chrono fut ma seule et unique montre de 1974 à 2015.

Elle connut tous les épisodes de ma vie car je ne la quittais jamais. Il y eut hélas des moments où je la négligeais un peu, par exemple en bricolant ou même en tronçonnant (!), mais heureusement, dans l’ensemble, sur le long terme, et après quelques réparations onéreuses, j’en pris assez soin et j’ai  toujours un infini plaisir à l’avoir au poignet, quitte à alterner depuis 2015…



UNE GRANDE RESTAURATION


Au cours de sa longue carrière, ce chrono a connu pas mal de problèmes majeurs.

Mais, ce ne fut jamais pour cause de dysfonctionnement ou d'inexactitude. Toujours précis, toujours fonctionnel et ne s'arrêtant jamais

Bref, que s'est-il passé ?

Alors que je ne l'avais que depuis quelques années, en chautant avec une amie, la bague de celle ci vint le frapper en plein cadran. Sous le choc en verre en hésalite explosa,  et des aiguilles se détachèrent.

Premier envoi chez Breitling : Réparation complète et assez rapide pour un prix modique.

Alors que je l'avais depuis 25 ans environ et que je l'en servais m^me pour cricoler, manier la perçuse ou le merteau, il connut une chute terrible.

Dans la cuisien de noter logement d'alors, un plat prenait feu. Je courrus l'éteindre et glissant sur une large flaque de l'huile qui vait débordée. Sosu le chos, le bracement se détacha et le chrono parti en vol labé sur le carremage vet les plinthes. Cette fois, c"taot la catastrophe.


Après beaucoup de discussions avec le SAV de Breitling, un an d'attente et une note assez salée, je reçus un chrono quasiment neuf. En voyant le résultat, la note n'était pas si élevée que cela (dans les 1600 €) pour le travail accompli. Il avait fallku refabriquer le rotor, d'autres pièces et repeindre le cadran et les aiguilles pour lui conserver son côté vintage.

En plus, Breitling fait des petits cadeaux (housse, boite, et magnifique stylo). Bref, j'étais presque heureux de cet accident qui survenait à un moment où je l'avais négligé avec un bracelet de médiocre qualité, un nettoyage et un entretien approximatifs. Toutes choses dont j'ai honte a posteriori. Comment ai-je pu êter aussi négligent ?

Depuis cette restauration, je l'ai reconsidéré en prenant vraiment conscience de sa valeur (pas seulement pécuniaire), mais j'en ai vraiment pris soin avec un renouvellement des bracelets, tous achetés chez Breitling.

Enfin en 2015, nouvel accident majeur. C'était à Londres et je fis un chute de 2,5m d'une échelle. Outre ma cheville, le chrono perdit un poussoir, une aiguille se détacha, mais il n'y eut pas trop de gros dégâts. Breitling me proposa une réparation avec remise aux nomes en bonne et due forme, au prix d'une immobilisation de plus d'un an assortie un devis très élevé (dans les 2500 €). Finalement, j'ai confié la réparation à un petit horloger indépendant à Lyon.

Et c'est chez lui que j'acquis le Doxa Valjoux.

Depuis, mon Navitimer est en semi retraite. Je le porte de temps en temps et ne fais plus de bricolage avec. Mais j'adore toujours le porter. En plus, il est resté ultra précis.



Voici quelques images de sa longue histoire :


Après son second accident dans les années 1990 (vous pouvez cliquer pour agrandir).

Poussoir en bas perdu, poussoir du haut oxydé, aiguilles oxydées et perte de couleur, chiffres semi effacés, verre rayé et problèmes de fonctionnement sérieux (balanciers et roues cassées).







  































Après réparation par Breitling :

LE PLAISIR

TOUJOURS RENOUVELÉ



Curieuse passion n’est-ce pas ?…

Elle réunit des gens très divers (Miles Davis, Jack DeJohnette, Serge Gainsbourg, Mel Gibson, Bernard Tapie, Bruce Willis et des quantités d’autres).

Je laisse de côté tout ce qui est frime ou esbroufe. On ne peut l’exclure, mais à l’époque, Breitling était vraiment une marque de pilotes. Et les tarifs étaient encore accessibles, de l’ordre de la moitié ou du quart des prix actuels.

Je ne suis jamais rentré dans l’opposition Breitling/Rolex. Comme je l’ai dit plus haut, Rolex ne m’attirait pas car les exploits marins avaient moins d’attrait pour moi que l’aéronautique et l’espace. Et ce que l’on appelle la haute horlogerie m’était alors inconnu.

Pour moi, Breitling c’était et c’est toujours  l'amour des belles mécaniques, de l’innovation comme le premier chrono automatique (en concurrence avec Zenith et son El Primero…), des cadrans exceptionnels et surtout d'une entreprise où l'on ne vous dit pas, 30 ans après l'achat : il n'y a plus de pièces. S'il le faut on en fabrique sur mesure et on répare votre chrono, quitte à vous faire attendre un an ou plus et vous présenter un devis très élevé (en milliers d’euros), mais avec la certitude de repartir avec une montre quasiment comme neuve !!

Cette sorte de modèle d'anti-consommation basé sur la performance et la fidélité me semble bien intéressant dans un monde d'obsolescence accélérée plutôt que programmée.

Après mon accident de 2015, j’ai envisagé de vendre ce chrono, mais ce ne fut qu’une hypothèse. Je l’ai bien sûr conservé, je le porte toujours, mais en alternance avec mon Valjoux et surtout le Speedmaster Oméga



Quelques photos de détail :






























En Noir et Blanc, après restauration :

















Devant le ballon du professeur Picard, financé par Breitling au Musée de l'aéronautique et de l'espace du musée de Washington.















Et la petite dernnière de la famille, un modèle du 50 ème anniversaire :








JLD_7407.jpg
JLD_7407.jpg
JLD_7409.jpg
JLD_7409.jpg
JLD_7411.jpg
JLD_7411.jpg
JLD_7415.jpg
JLD_7415.jpg
JLD_7416.jpg
JLD_7416.jpg
JLD_7419.jpg
JLD_7419.jpg
JLD_7417.jpg
JLD_7417.jpg