Un auditeur dune radio déclarait récemment quen cas de déclaration de guerre, les Français commenceraient dabord par sentretuer pour assurer leurs stocks dapprovisionnements vitaux. Le propos, bien que fortement excessif, traduisait néanmoins langoisse du citoyen devant les surenchères dindividualisme ou dégoisme.
Il a fallu que les citernes soient quasiment vides dans certaines régions pour que les préfets se décident enfin à publier des arrêtés de réquisition. Comme si la notion "dintérêt prioritaire" était devenue politiquement incorrecte. Comme si lon confondait le médecin ou tout autre "prioritaire" avec un "privilégié" ou un "pistonné".
Avec légocentrisme contemporain vilipendé à juste titre, cette grève révèle au grand jour une autre tare de nos sociétés : le refus - ou la crainte - de prendre ses responsabilités en assumant des décisions pouvant passer pour impopulaires. Le remède est pourtant bien simple : expliquer et réexpliquer que les privilégiés en question nont pour avantage que celui de porter secours ou assistance. La République organise les droits et les devoirs. Les premiers sans les seconds conduisent à lanarchie. Les seconds sans les premiers au totalitarisme. Cette crise du carburant serait le moment de refaire le plein de sens.
JLM
septembre 2000
Suite aux problèmes de carburant