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Jean-Luc Michel

Prix les plus bas... Et salaires les moins élevés...

La société de communication entraîne bien souvent une recherche systématique du prix le plus bas.

Même si la publicité française argumente peu sur ce thème, nous dépensons beaucoup d’énergie à chercher et obtenir les tarifs les plus avantageux.

La société industrielle a entraîné avec elle l’essor des revendications salariales : l’énergie des citoyens passait dans la conquête de salaires plus élevés.

Aujourd’hui, la revendication pour l’augmentation des revenus a cédé la place à la recherche des meilleurs prix en oubliant en cours de route que les seconds étaient des constituants non négligeables des premiers.

Le potentiel revendicatif s’est déplacé de la sphère collective (les salaires) vers la sphère privée (les prix). La mondialisation est là pour rappeler qu’il n’y a plus de rente de situation ou de domaine réservé : tout peut être mis en concurrence, il n’existe ou n’existera plus d’exception, pas plus économique que culturelle.

Pour faire baisser les prix, la variable le plus immédiate est bien souvent le salaire et les mêmes qui "exigent" des prix plus bas contribuent, même indirectement et sans le vouloir à faire baisser leur rémunération !

Le raisonnement n’a pas de limite : du textile à l’informatique, les salaires doivent être de plus en plus "serrés" pour satisfaire la concurrence ou les actionnaires.

Ainsi, en informatique, où il ne s’agit pourtant pas de petits boulots ou d’emplois peu qualifiés, la recherche de l’ordinateur au plus bas prix contribue à dévaloriser un des meilleurs statuts de salariés qui aient jamais existé. En une quinzaine d’années, ces "aristocrates" du salariat ont vu leurs avantages pécuniaires et statutaires fondre à un rythme en relation avec la baisse du prix des machines.

Quelles solutions ? La culture, l’éducation, les capacités d’apprécier le travail "bien fait", l’intelligence, la finesse, l’innovation, le vrai prix des choses qu’il est urgent de redécouvrir…

JLM

Octobre 2000

 

 

Petites chroniques : Prenez vos distances !

Commentaire

 

Cette chronique m' été inspirée par les protestations classiques sur les prix "trop élevés des ordinateurs".

Je souhaite faire adhérer à une vision systémique du monde. En refusant de payer un bon prix ce qui demande autant de talents qu'un ordinateur, on contribue, même indirectement à baisser sa propre rémunération ! Sachons attribuer un vrai prix aux choses et au besoin avoir la sagesse d'attendre ou de se contenter de machines plus simples ou moins récentes...

Chapitre "Chroniques"