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Jean-Luc Michel

Le lifting des programmes scolaires ?

Claude Allègre a annoncé une réduction de certains programmes, notamment en sciences physiques.

Il est vrai que la valse hésitation autour de la physique au collège a de quoi faire grincer les dents du parent contribuable : on en met de la sixième à la troisième, on change les programmes (et les matériels afférents), on la supprime en sixième et cinquième, puis on la remet jusqu’au prochain changement ministériel. Le ministre a répondu à l’accusation de surcharge des emplois du temps des lycéens (quid des collégiens ou des écoliers ?), mais ce faisant, on reste comme toujours dans le quantitatif : moins d’heures pour ceci ou cela en fonction de l’actualité ou des lobbies.

La vraie question, soigneusement évitée depuis que les commissions de programmes existent concerne les finalités de l’Éducation.

À quoi servent les programmes scolaires ?

Les programmes sont déterminés par des commissions réunissant principalement des enseignants spécialistes des disciplines concernées. Selon les ministres, ces commissions couvrent l’ensemble de la scolarité, de la maternelle à l’université ou se scindent en plusieurs groupes par niveau d’enseignement. Revenons au cas type de la physique : c’est le lobbying des spécialistes qui est roi. Un peu de mécanique pour satisfaire le mécanicien, un peu d’électronique pour l’électronicien et ainsi de suite. Les petits lobbies se font peu entendre, même s’ils représentent des notions importantes.

À la décharge des commissions il est vrai qu’il est plus facile de s’accorder sur le découpage et le partage des notions plutôt que sur une vision commune de la société : société technicienne comme disait Jacques Ellul ou société humaniste voire post moderne.

C’est pourquoi avec cette inversion de la logique et des priorités politiques, il est tellement difficile de modifier quoi que ce soit alors qu’il est vital que l’Éducation nationale soit au service de l’évolution de notre société.

 

JLM

Mars 1998

 

Petites chroniques : Prenez vos distances !

Commentaire

 

Les changements de programmes, décidés par les ministres me font souvent sourire. Ayant fait partie d'une de ces doctes commissions, j'ai pu observer comment le corporatisme et le conformisme s'appuyaient sur la bureaucratie pour ne jamais se poser la question essentielle : celle des finalités : pourquoi enseigner telle discipline et telle notion ?

 

Chapitre "Chroniques"