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Jean-Luc Michel

Le mémoire de recherche en information-communication

 

INTRODUCTION

LE PLAISIR DE LA RECHERCHE ET L'EXCITATION DE LA DÉCOUVERTE

celui qui a perdu sa capacité de s'étonner, de s'émerveiller devant le grand livre ouvert de la nature, autant vaudrait qu'il fût mort, ses yeux sont fermés. »
Albert Einstein


La rédaction d'un mémoire de recherche est un grand moment de l'existence. Bien au-delà de la satisfaction de disposer ensuite d'une peau d'âne dont on tâchera de faire le meilleur usage, il va surtout s'agir de se surpasser, de côtoyer ses limites, intellectuelles bien sûr, mais aussi physiques, organisationnelles ou psychologiques.
S'engager dans la rédaction d'un mémoire de recherche suppose une autonomie bien plus grande que celle qui est induite par les autres procédés classiques d'évaluation ou de sélection. Certains affirmeront que contrairement à la plupart des examens ou des concours où il suffit de régurgi¬ter ce qu'on a appris au moyen de méthodes éprouvées ne laissant que peu de place à l'imagination et la créativité, la recherche laisse complètement libre celui qui s'y adonne. Mais en contrepartie, pour que son travail soit crédible et utile, l’apprenti chercheur doit satis¬faire de nombreuses exigences, aussi strictes ou difficiles que celles de l'examen ou du concours, mais de nature fort différente.
D'où l'enjeu considérable de bien réussir son mémoire et de produire de la connaissance un tant soit peu nouvelle, ce à quoi cet ouvrage se propose de vous aider en dressant des pistes menant à la fois à la réussite « académique » mais aussi à un véritable épanouissement personnel dépassant très largement le strict cadre de l’exercice imposé.
Avant de se lancer dans cette belle aventure, il est indispensable de se fixer quelques étapes incontournables comme la détermination d’une stratégie par rapport au cursus dans lequel on se trouve, l'évaluation de ses aptitudes ou capacités person¬nelles, la fixation d'un « bon » sujet, ni trop large ni trop restreint, mais intéressant ou motivant, le choix d'un directeur de mémoire (quand c’est possible), la mise au point d'une « problématique » ou d'une mise en question lumineuse et féconde, la construction d'une méthodologie rigoureuse, efficace et économique, la délimitation d’un corpus approprié et accessible, de bonnes références bibliographiques et contextuelles, une présentation simple et sobre, un style limpide et clair entraînant l'adhésion à vos idées et suscitant l'enthousiasme de vos lecteurs, et enfin une espérance de vie de votre mémoire de plusieurs années : cette dernière règle sera notre premier souhait.
En rédigeant un mémoire de recherche, vous allez sûrement redevenir un bébé, c'est-à-dire un chercheur « frais et dispos », l'esprit toujours en éveil, la capacité d'étonnement sans limite, la faculté d'exercer des rapprochements inattendus ou de fabriquer naturellement et sans efforts des modèles intellectuels ou des concepts, sans compter une fantastique capacité d'organisation associée à une bonne dose d’obstination.
Et au delà de la mise en œuvre de ces qualités déjà non négligeables, vous vous sentirez merveilleusement autonome et libre, libre de réfléchir et de vous organiser par vous même, ce qui apporte une expérience qui ne s'oublie jamais.
Destinée à toutes celles et tous ceux qui ont à produire un mémoire de recherche ou orienté vers la recherche ou « professionnel problématisé », que ce soit en master (1 ou 2), en thèse, en institut ou en école spécialisée, la seconde édition de ce livre vous accompagne dans un exercice difficile et souvent solitaire. Il n’a pas vocation à dicter la « bonne » recherche mais à vous aider à trouver une voie originale et féconde qui associe la réussite universitaire et professionnelle. En effet, un bon mémoire conduit son auteur à se connaître lui même (c’est le positionnement qui sera traité au chapitre premier), à se poser les bonnes questions, utiles et pertinentes, celles qui font avancer la connaissance (c’est la conception au chapitre 2), à déterminer une méthode originale et s’y tenir en associant créativité et rigueur (c’est la réalisation au chapitre 3), et enfin à surmonter tous les obstacles techniques jusqu’à la soutenance (c’est le chapitre 4).
En faisant un mémoire, vous déclencherez, comme disait Gaston Bachelard, un processus de germination qui ne s'arrêtera plus… et vous sera utile bien au-delà du seul diplôme.
L’enjeu apparaît énorme : il ne s’agit pas seulement de produire du discours académique purement descriptif, aussi raffiné soit il, mais de développer des capacités à traiter des problèmes complexes, à repérer les variables déterminantes, à les modéliser en cherchant à découvrir quelles structures dirigent ou influencent les phénomènes observés. Un esprit entraîné à cette approche atteint évidemment un niveau de conceptualisation digne d’un bon bac+4/5, mais il apporte aussi la preuve qu’il peut rapidement s’insérer dans des entreprises ou des organisations sans se restreindre au champ toujours limité des stricts débouchés universitaires.
Le succès de la première édition a fondé l’ambition de la seconde : montrer que développer des capacités de recherche peut être efficace pour les entreprises ou les organisations et bon pour les diplômés en leur offrant un choix plus vaste de débouchés plus intéressants.


Avoir un esprit de chercheur, c'est bon pour la vie…

 

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