Les collines de Dassa

Notre programme comprenait quelques marches, dans la montagne pour mieux ressentir, quelques heures durant, la vie des paysans.

Il faut dire que pour visiter et peut-être comprendre un peu mieux le Bénin, notre propre expérience dans les Cévennes depuis plusieurs décennies nous fut bien utile…

Lorsque, dans les nombreux échanges avec les guides et les paysans, nous leur avons expliqué que nous avions aussi des sentiers montagneux, autrefois empruntés par des éleveurs qui portaient le petit bétail sur leur tête, tout comme eux aujourd'hui, nous avons à chaque fois déclenché surprise et grande considération. Ils se disaient que nous avions décidément des choses en commun…
Sans vouloir trop comparer des expériences tellement dissemblables, il faut admettre que le mode de vie rural actuel en Afrique rappelle celui qui existait en Europe à la fin du XIX ème siècle ou encore avant la guerre de 1914/1918.

Ce n’est pas tout : lorsque nous leur expliquiions que nous n’avons toujours pas l'électricité et que, au début, nous n’avions pas l’eau non plus, un rapprochement fort avec eux s’établissait instantanément. Une sorte d’intimité ou de compagnonnage si l’on veut.

La différence essentielle est qu’avec des tuyaux de PVC, alignés sur 1100 mètres, il nous fut possible d’amener l’eau courante dans notre maison de campagne alors que pour eux, il faut encore souvent la porter dans des bassines sur leur têtes.

Faut-il apporter le progrès ?

Ceci pose, une fois de plus, la problématique du progrès dans ces villages.

Comment les aider ?

Plutôt que de la grosse mécanisation, destructrice de petits emplois, il serait surement possible d'améliorer l'ordinaire, diminuer la pénibilité des tâches. Certes, ceci se fait déjà en partie avec des aides pour installer des pompes et des réservoirs surélevés, mais de nombreux hameaux restent non équipés ou sous-équipés.

Nous avons connu pas mal d’auberges dans lesquelles les lavabos et les WC étaient certes présents, mais non raccordés. Il fallait se doucher à l’ancienne, c’est-à-dire en puisant de l’eau (froide) avec une jatte dans un grand récipient.

Au matin, Bech (Bechirou) est venu nous chercher pour une longue randonnée dans les collines de Dassa, au dessus des villages que nous avions visités la veille.

L’ascension fut un peu rude, davantage calibrée pour des randonneurs que pour nous. Néanmoins, à force d’arrêts, de discussion avec les paysans et de sessions de photo, nous parvinmes quand même au sommet.

Tout le long du chemin, Bech nous enseigna la végétation, nous apprit à repérer les traces des habitats passés, le passage des animaux. En échange, nous lui parlions de la géologie, très intéressante dans ces collines métamorphiques avec la présence simultanée de grès, de gneiss et de quelques filons de quartz.

Au retour, je pus faire des photos d’un couple de paysans tout en parlant de technique photographique avec Bechirou qui voudrait exercer une activité de photographe.

Ce fut l’occasion de lui expliquer quelques évolutions des matériels et de réfléchir à comment leur faire parvenir des appareils ancies, donc très peu onéreux mais de qualité.

L’occasion aussi de se dire que l’obsolescence, tellement vilipendée dans les pays riches est une formidable chance pour les pays pauvres. Celle de pouvoir acquérir des objets que nous considérons comme dépassés. Les cycles de l’électroniques sont beaucoup plus rapides que ceux des automobiles et la chute des prix encore plus marquée. Et c’est heureux ! Comme celà, les Africains peuvent accéder à des smartphones pas trop vieux à des tarifs accessibles.

D’où un taux d’équipement énorme. Presque tout le monde, même dans les villages possède un téléphone mobile et la couverture GSM est excellente. Beaucoup ont des smartphones et de la bonne 3G même en pleine brousse grâce à l’opérateur local MTN auquel nosu avions loué une puce et un boitier transmetteur wifi pour avoir du net à peu près partout.

Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8.

ATTENTION

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