Porto Novo
Porto Novo est la capitale administrative du Bénin
Située à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, la capitale économique atteint les 280 000 habitants en 2018.
Lieu de peuplement depuis des siècles, ayant appartenu à plusieurs royaumes successifs, dont celui d’Abomey, elle a longtemps souffert de sa proximité avec le port de Cotonou (et son aéroport). Depuis les années 2000, elle présente un assez grand développement économique. En tant que capitale, elle abrite la Chambre des députés, le palais de la présidence de la République et tous les services officiels comme une Cour des Comptes, la Haute Cour de justice, etc.
Sa longue histoire explique qu’on y parle cinq ou six langues dont les deux plus répandues sont le gun et le yoruba, du nom des ethnies qui les pratiquent.
Autant dire que sans le français, ce serait une tour de Babel.
A propos de francophonie
A chaque fois que nous l’avons pu, nous avons demandé à nos interlocuteurs si cette langue étrangère, celle du colonisateur, était bien ce trésor que nous croyons qu’il est quand on est hors de l’Afrique. A chaque fois, la même réponse : oui, sans hésitation. C’est un tésor pour se comprendre rien qu’au Bénin ou coexistent 66 langues et dialectes et plus largement dans toute l’Afrique.
En écoutant les échanges dans les rues, en demandant son chemin ou une place à un conducteur de zemidjan (les fameux zem, c’est-à-dire les moto-taxis inventés à Cotonou) ,on n’entend que du français.
En revanche, sitôt qu’on est à la campagne, le français disparaît comme langue courante.
Heureusement, contrairement à d’autres pays, le Bénin a toujours rendu son enseignemlent obligatoire. Souhaitons qu’il poursuive dans cette voie émancipatrice et de progrès.
A la question qu’on se pose souvent du maintien des langues locales ou des dialectes comme manifestation d’identité, on peut répondre qu’une langue est avant tout un outil de communication : tant que les paysans resteront nombreux, il conserveront leur langue parce qu’elle est adaptée à leur vie. Le lexique correspond exactement à leurs besoins. En revanche, dans une société future urbanisée (si elle arrive un jour), ces langues disparaitront parce qu'inappropriées au monde moderne tout simplement. On s’en rend compte chez nous avec le breton, le basque ou le provençal. Sauf lorsqu’elle répète des échanges du passé rural, toute conversation moderne dans une langue locale recourt énormément à des mots modernes : internet, télé, bug, buzz, planning, écologie, etc.
Quelques intellectuels voudraient minorer le français à l’école. Mais ils se heurtent heureusement à la forte réticence des élites francophones. Nous pensons pour notre part qu’abandonner le français serait un facteur de régression sociale, politique, économique et entrainerait des conflits religieux et ethniques sans limites.
Porto Novo possède plusieurs musées où la photo est interdite, comme d’habitude.
Outre son jardin botanique, qui jouxte la Chambre des Députés et présente essentiellement des arbres, nous avons visité son musée ethnographique aux collections correctes mais à la mise en œuvre assez improbable pour être gentil.
Plusieurs promenades en ville ont fait apprécier sa cathédrale, son ancienne mosquée, qui fut préalablement une église et une architecture intéressante, elle aussi influencée par le Portugal.
Ce n’est pas pour rien qu’elle fut baptisée Porto Novo par les Portugais au XVII ème siècle.
C’est dans cette cité que fut signé l’acte par lequel le Bénin devenait un protectorat français puis la colonie du Dahomey en 1902. Le Royaume de Bénin, au Nigeria, était sous domination anglaise depuis une bonne vingtaine d’années pendant que les Allemands étaient présents au Togo.
Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8.
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