Ouidah et la porte du Non retour

 
 

Ouidah est célèbre par son passé esclavagiste à partir du XVIII ème siècle. 

C’était un des cinq ports de la côte africaine qui servait de point de départ de la traite des esclaves, le plus connu étant sûrement l’ile de Gorée au Sénégal.

Aujourd’hui, Ouidah est une grande ville de 160 000 habitants abritant quelques beaux immeubles inspirés par le Portugal. On dit aussi qu’il s’agit d’une architecture afro-brésilienne.




La ville a été fondée en 1721 autour du fort João Baptista de Ajudá, qui abrite aujourd'hui le musée d’histoire de Ouidah.

Comme dans tous les autres, la photo était également interdite… Il faut dire aussi que ses collections sont bien pauvres à part une série de clichés montrant les ressemblances entre le vaudou béninois original et l’adaptation qui en a été faite aux Caraïbes et en Amérique du Sud.




On sait que les Portugais sont venus échanger avec le Bénin dès la fin du XV ème siècle. Mais attention, il s’agit du Royaume du Bénin, autour de la ville nommée actuellement Bénin City au Nigeria, à plus de 400 km à l’est de Ouidah.

Les échanges de ce temps étaient commerciaux, militaires et partiellement culturels comme le montrent les sculptures béninoises représentant des Portugais. Ce fut, comme on l’a vu en ouverture, l’âge d’or de ce Royaume avec des œuvres d’art exceptionnelles réalisées en bronze ou en laiton.


 

La question de l’Esclavage


L’esclavage existe hélas de toute éternité dans beaucoup de sociétés humaines. Au cours des siècles, c’était  une suite militaire aux victoires. Soit on tuait immédiatement les ennemis vaincus, soit on les réduisait en esclavage dans les pires conditions, c’est-à-dire avec une «espérance» de vie très réduite, évidemment compensée par de nouvelles arrivées de prisonniers vaincus.

Les royaumes africains en ont largement usé, tout comme, avant eux les Egyptiens, les Perses, les Grecs et les Romains.

Dans la première phase de relations suivies entre l’Afrique et l’Europe, on ne pratiquait pas la traite des esclaves mais des échanges de produits très recherchés commes les épices ou certaines étoffes contre des armes à feu et des canons permettant aux rois africains d’étendre leur suprématie sur leurs voisins, d’où la grande quantité de canons portugais, et plus tard hollandais.

Au XVII ème et surtout au XVIII ème siècle, avec l’essor de l’agriculture coloniale, l’idée de recourir à l’esclavage comme main d'œuvre efficace et bon marché se développa rapidement. Beaucoup de pays européens y participèrent. Les USA ne commencèrent qu’en 1860…

Ouidah était en relation «commerciale» et militaire avec le Royaume d’Abomey qui le fournissait en esclaves pourchassés dans les autres ethnies que les Fons, par exemple les Yorubas ou beaucoup d'autres.

Il en reste quelques traces avec des tensions encore sensibles entre les Fons (l’ethnie dominante du sud du Bénin) et toutes les autres. Les premiers se faisant traiter de négriers par les seconds.


Nous avons consacré un ouvrage à la Louisiane pour lequel nous avons beaucoup réfléchi à ce phénomène de l’esclavage économique de la période «moderne».




Nous y avons montré que les conditions de vie des esclaves ont varié selon les époques, les nationalités des maîtres et les maîtres eux mêmes, ce qui ne retire rien à l'abomination de la privation que fut la privation de leur liberté.

 

Ce qui est frappant, quand on a visité les passionnants musées de l’esclavage en Louisiane, depuis, le Whitney Museum, la Plantation Laura ou encore Madewood, c’est une certaine ressemblance avec des formes d’habitat lacustre du Bénin, comme à Ganvié ou Aguégués.






Ci-dessus, une case de la plantation Whitney, Louisiane.


Ci-desssous, les paillottes des Aguégués :






Ci-dessous, la terrasse d’une maison à Ganvié :




Un grand nerci à Nazaire, notre guide à Ouidah


Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8.


ATTENTION

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