Les Potières de Sé

 
 

Les potières se sont groupées en une association  

de femmes qui fabriquent et commercialisent elles mêmes leurs travail, tout en «employant» quelques hommes. Nous sommes allés les voir en redescendant du Nord. Leur village se situe à 30 km de l’Océan, au nord de Grand Popo et à l’ouest de l’immense lac Ahémé.

Avant tout, un conseil à nos lecteurs si vous allez les voir à votre tour : munissez vous de papier bulle !! Sinon, il sera difficile d’emportetr une de leurs magnifiques créations, hormis les assiettes et les bols…

Les potières se transmettent le savoir faire de mère en fille et sont très attachées à leur artisanat.

Pour faire les poteries, il faut commencer par ramener de la bonne terre argileuse mais surtout savoir opérer sans tour. D'ordinaire, les potiers possèdent des tours qui leur permettent de façonner les pièces. Comme ils sont trop onéreux pour les villageoises, elles tournent elles mêmes littéralement autour de l’objet qui reste sur le sol (par exemple un pot…). Leur souplesse est incroyable car il faut se baisser jusqu’au sol.

En terme de pénibilité (mais ce mot a-t-il le même sens en Afrique que chez nous ?…), on est servi. Quand nous leur avons demandé s’il leur arrivait d’avoir mal au dos, elles nous répondirent que non…

Mais attention,  nous n’avons pas vu de femme âgée. Seulement des jeunes filles ou des jeunes mères de famille. C’est aussi à elles que nous avons demandé leur nombre idéal d’enfants : la réponse fut immédiate : au moins quatre, sinon six. L'une d’entre elle nous déclara en même temps que de faire beaucoup d’enfants constituait un moyen de retenir leur mari au foyer. Sinon, selon leurs dires, «il irait chercher ailleurs»…


Une fois la forme donnée à l’objet, par exemple un vase, on sculpte ses bordures avec plus ou moins de volutes et on remet de la terre pour renforcer le fond en donnant un galbe résistant.

Ensuite, on le laisse  dans sa teinte brute ou on le teint en noir avant de le mettre dans les braises où il cuira longtemps. Les potières n’ont pas de four non plus. Elles le regrettent car cette cuisson est dangereuse. Il n’est pas rare que la terre, trop chauffée par endroits si on ne remue pas sans cesse la braise, se craquelle ou se fende. Auquel cas, tout est alors à refaire…

Le magasin d’exposition offre non seulement des instruments de cuisine, allant des bols aux grandes jarres mais aussi quelques objets décoratifs, malheureusement fragiles et difficiles à faire voyager en avion.

Outre leur beau travail, nous avons pu discuter très librement avec elles, de  leur vie au village,  des enfants et plus généralement de leur condition.

Ce qui ressort nettementr, avec elles comme d’autres, est le besoin de ce que les paysans appellent «décohabitation» (il y a même eu des primes en zones rurales en France pour satisfaire cette aspiration).

En d’autres termes, le besoin de ne plus vivre sous le toit des parents, quitte à construire sa maison à quelques mètres. Dans les tatas, nous avions recueilli la même observation.

Comme tous nos interlocuteurs et interlocutrices, nulle expression de misère ou d’envie. C’est leur vie, elles l'acceptent telle qu’elle se présente, même si l’achat d’un four commence à retenir leur attention pour diversifier leur production et sûrement la rendre moins aléatoire et pénible.




Matériel : Nikon D4, Nikkor 105mm f:1,4, 14/24 mm f:2,8.







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