6 tomes, 2662 pages, 5 700 000 caractères, 520 figures et tableaux, 90 modŽlisations informatiques en deux et trois dimensions, disquette d'accompagnement contenant une bibliographie dynamique, deux systèmes experts et des modélisations graphiques.
Soutenance le 17 avril 1988
à l'Université Paris 7
Jussieu
Jury : Pr. Jean Devèze, rapporteur,
Pr. Vettraino-Soulard, assesseur, Pr. Jacques Joly, assesseur, Pr. Pierre
Fougeyrollas,
président
Mais il existe des espaces sociaux privilégiés, notamment les
associations, dans lesquels peuvent se construire des stratégies
alternatives d'emploi ou d'appropriation, aussi bien du point de vue culturel
ou politique qu'économique.
Cette thèse aborde simultanément le champ des associations et
celui des médias dans la perspective d'une socialisation des moyens
de communication électronique.
Elle analyse certaines actions déjà menées avec les outils
audiovisuels et informatiques et tente d'indiquer sur quels axes, sur quelles
stratégies il demeure possible de (re)-donner aux citoyens les moyens
de prendre conscience et de réagir face à l'unidimensionnalisation
croissante de la vie sociale. Elle s'interroge sur les actions menées
dans le tiers secteur en se demandant si celles-ci ne sont que des alibis
technocratiques ou d'authentiques expérimentations sociales, utiles
aux citoyens des sociétés médiatisées .
Les concepts de double fonction de création et de communication
des médias, sont croisés avec ceux de double distanciation,
critique puis dialectique.
Leur analyse théorique est basée sur une modélisation
dipôlaire, avec un premier dipôle médiatique (fonction
de création/fonction de communication) et un second dipôle perceptif
(auto-distanciation immanente-identification/projection/transfert ou ADI/IPT).
Réunissant ces deux symbolisations, le concept de la distanciation
médiatique est illustré par des enquêtes de terrain dégageant
des profils ADI/IPT des individus et des potentiels ADI/IPT des médias.
La distanciation médiatique s'appuie sur des exemples très concrets
d'activités menées dans le secteur associatif, le secteur institutionnel
de la Culture, de la Jeunesse ou dans l'Education Nationale et dégagent
ou tentent de dégager quelque utilité sociale , conformément
à une ambition de praxis.
Les médias audiovisuels (de masse ou individuels), l'informatique,
la télématique sont étudiés au travers de projets
comme Informatique pour tous avec des partenaires
tels que l'Agence de l'informatique, le réseau X2000, des associations
de la Jeunesse et des Sports, des clubs de micro-informatique ou d'audiovisuel,
des syndicats ou des partis politiques.
La conclusion débouche sur les concepts de distanciateurs et d'intégrateurs
sociaux et d' éducation médiatique .
Deux mini-systèmes experts permettent de tester les formalisations
proposées.
La conclusion de la thèse et les aspects politiques et sociaux.
Avec cette thèse, soutenue en 1988 après une réflexion menée pendant une dizaine d'années, j'ai voulu à la fois valoriser mes expériences passées et fonder scientifiquement ce qui est devenu plus tard la théorie distanciatrice et le noyau des travaux ultérieurs.
La décision de la réaliser fut prise en 1986/1987 après mon licenciement économique suite aux changements dans les politiques d'appropriation des nouvelles technologies (cf. biographie).
Me retrouvant "simple enseignant" (sans amertume aucune pour cette noble tâche), je fus un peu poussé à rédiger ce à quoi je m'étais préparé depuis longtemps.
Et puis, pour un fonctionnaire, ce fut une excellente expérience. Le seul regret fut peut être de ne pas avoir obtenu une grosse indemnité de départ qui m'aurait permis de m'orienter vers 'autres aventures.
C'est à l'issue de cette thèse que j'entrai - comme titulaire - dans l'enseignement supérieur à partir de 1988.